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Dust : An Elysian Tail

 

Un Beat-em-all dans un univers féerique.

Les Beat-em-all, genre à la mode dans les années 80-90, ne sont plus vraiment en vogue ces deux dernières décennies. Pourtant, Dust : An Elysian Tale réactualise le genre en lui donnant une identité propre. Exit les rues crasseuses bondées de punks des Double Dragon ou Streets of Rage. Ici, vous castagnerez des vilains dans un monde féerique et enchanteur, tout en suivant un scénario plutôt sympathique.

 

L'oeuvre d'un seul homme

 

L'univers de Dust a été élaboré par un homme, un seul : Dean Dodrill (alias Noogy). Il se découvre une passion pour l'animation en regardant un personnage issu de la série animée Tic et Tac : Rangers du risque (Chip N' Dale en V.O.), et plus précisément l'un des personnages secondaires : Foxglove (Batavia en V.F., sigh), la chauve-souris amoureuse de Tac. Il commence alors à en dessiner de nombreux fanarts avant de s'atteler à la création de personnages originaux, toujours dotés de fourrure.

Dean fait ses débuts dans le jeu vidéo en tant qu'animateur et créateur de cutscenes pour le jeu Jazz Jackrabbit 2 (sorti en 1998) au sein du studio Epic MegaGames (futurs créateurs de Unreal et Gears of War). Il propose une démo de ce qu'aurait pu être Jazz Jackrabbit 3, mais son projet fut refusé par Epic qui préférait alors se concentrer sur Unreal. L'aventure ne dure que quelques mois, mais Dean, alors âgé de 19 ans, prend goût à l'industrie vidéoludique.

Il en profite alors pour réaliser petit à petit un projet de film d'animation qu'il développe avec sa femme : An Elysian Tail. Le film est toujours en développement à ce jour.

Le titre de ce projet et celui de Dust sont un hommage au film d'animation de 1986, Fievel et le Nouveau Monde (An American Tail en V.O.). Décidément, Dean adore les petites bestioles poilues (---Blague censurée---).

En tant qu'autodidacte, il se lance en 2009 dans la programmation d'un petit jeu de plates-formes basé sur l'univers de son film. Il estime alors qu'il ne lui faudra que trois petits mois pour que son projet aboutisse. Il faudra attendre cependant 3 ans et demi avant que Dust : An Elysian Tail voit le jour.

Il va profiter du Microsoft XNA, qui consiste en une série d'outils mis gracieusement à disposition par Microsoft aux personnes souhaitant développer sur ses environnements. Curieux, Dean choisit de développer lui-même le jeu de A à Z, en créant son propre moteur de jeu, gérant la recherche d'un éditeur et l'aspect marketing. 

En 2009, Dust remporte le concours de Microsoft Dream.Build.Play qui récompense les meilleures démos de jeux utilisant le XNA. Dean empoche ainsi 40,000 $ et un éditeur, Microsoft, qui lui offrira la possibilité de sortir son jeu sur le XBLA en août 2012. La critique est alors ébloui par ce titre si abouti pour un premier jeu.

 

Un univers enchanteur

 

La première fois qu'on met les mains sur Dust : AET (ouais, ras-le-bol de l'écrire en entier), on est tout de suite frappé par l'esthétisme général du jeu, le genre de graphismes que seule la 2D peut offrir.

Qu'il s'agisse des décors, des jeux de lumière ou des différents personnages, vous en prenez plein les mirettes d'entrée de jeu. On se croirait très vite plongé dans un dessin animé signé Disney.

 

 

Quand le chapelier fou rencontre Bambi...

Les animations de votre personnage sont sublimes et parfaitement fluides et contrôler Dust est un vrai régal. Mais avant de poursuivre plus avant, parlons un peu scénario.

 

Héros sombre et mystérieux, monstres et dictature militaire

 

Vous incarnez Dust, une sorte de guerrier mystérieux aux traits de renard antropomorphe, qui, au début de l'aventure, s'éveille sans se rappeler qui il est. Bon, le coup du héros sombre et amnésique, on nous l'a déjà fait 100 fois, mais le déroulement du scénario justifie pleinement ce fait et à ma grande surprise, m'a étonné plus d'une fois par sa maturité.

Dust, donc, se réveille doté d'une épée magique qui communique avec lui et semble en savoir beaucoup sur votre passé et votre identité. Le souci, c'est que la possession de cette arme de légende entraînera la présence à vos côtés d'une petite créature ailée (sorte de fée/chat/sidekick rigolo) en la personne de Fidget.

 

La présence de Fidget apporte une vraie plus-value humoristique à l'aventure.

Loin d'être aussi pénible que Navi dans The Legend of Zelda : Ocarina of Time, Fidget, en plus d'être pleine de vie, saura vous faire sourire via ses nombreux traits d'humour qui émailleront votre aventure.

C'est donc en compagnie d'un rat volant et d'une épée qui parle que vous partirez en quête de votre identité tout en rencontrant un monde empli de PNJ qu'il vous faudra aider pour progresser. Vous apprendrez ainsi très vite que les monstres sont de plus en plus téméraires et que l'armée fait des manoeuvres suspectes dans la région.

Le scénario, sans être non plus un chef d'oeuvre, est très agréable à suivre et vous irez de révélations en révélations, ce qui est plutôt rare dans ce type de jeu.

 

Un savant mélange de gameplay

 

Dust : AET est un titre qui mêle tour à tour du Beat-em-all, du metroidvania et de la plate-forme, le tout mâtiné d'éléments de RPG.

Les combats sont au coeur du gameplay et vous aurez de nombreuses occasions de tataner du vilain pas beau (notons au passage que le bestiaire est varié). Au fil de votre progression, vous débloquerez de nouveaux pouvoirs vous permettant d'enchaîner des combos dévastateurs et visuellement impressionnants.

 

Certains combos sont dévastateurs et offrent des effets visuels superbement maîtrisés.

Ainsi, vous disposez d'une palette d'actions certes pas très étendue, mais très agréable à manier. Hormis le coup d'épée de base, vous pouvez faire tournoyer votre lame entraînant vos ennemis dans un maelström dévastateur. Fidget dispose de pouvoirs magiques ridiculement faibles, mais qui une fois associés à votre tourbillon déclencheront les flammes de l'enfer sur les monstres qui auront eu la mauvaise idée de s'en prendre à vous.

Ajoutez à cela des dash, des esquives et des contres et vous obtenez un gameplay nerveux et fluide parfaitement adapté au genre du Beat-em-all.

Loin d'être simple, le jeu vous donnera parfois du fil à retordre, notamment lors des phases de boss.

 

Les éléments de RPG concernent bien entendu la progression de votre personnage où à chaque nouveau niveau pris, vous pourrez attribuer un point de compétence (Santé, Défense, Attaque, Magie). A part la quête principale, vous gagnerez de l'expérience en effectuant des quêtes secondaires que vous obtiendrez en parlant aux nombreux PNJ que vous rencontrerez. Ces quêtes secondaires sont très nombreuses et malgré les inévitables quêtes FedEx ("apporte ce truc à untel"), certaines sont plutôt bien écrites et vous éclaireront sur le background du jeu.

Autre élément de RPG, le jeu dispose d'un système de craft plutôt bien pensé où vous pourrez fabriquer des armures, améliorations d'armes et autres accessoires pour booster vos caractéristiques.

 

Des secrets à gogo

 

Comme tout bon metroidvania qui se respecte, le level design est au coeur du jeu et l'architecture des niveaux est ici remarquablement bien maîtrisée.

 

Les environnements sont variés et offrent chacun un bestiaire qui lui sont propres.

 

 

 

 

Les environnements variés ont en commun d'être tous aussi magnifiques les uns que les autres.

Votre route reste assez libre et bien entendu, les niveaux sont truffés de secrets et autres coffres à débloquer au fur et à mesure que vous obtiendrez des pouvoirs vous permettant d'accéder à des endroits auparavant inaccessibles.

Dean Dodrill, en plus d'un clin d'oeil récurrent à Castlevania (chaque mur brisé vous rapportera en effet un poulet) s'est d'ailleurs amusé à rendre hommage à d'autres titres de la scène indé en dissimulant des "amis" qu'il vous faudra libérer.

 

D'ailleurs, dans les crédits de fin, Dean remercie tout spécialement certains grands noms du jeu indé dont j'ai déjà fait mention dans les lignes de ce site : McMillen et Refenes (Super Meat Boy), Phil Fish (Fez) , Jonathan Blow (Braid), Derek Yu (Spelunky)...

Ta tête me dit quelque chose...

Un must-have pour tous les fans d'action

 

Vous l'aurez compris, Dust : AET est un excellent jeu offrira du plaisir à tous les nostalgiques des metroidvania ou des fans de jeux d'action en général. Le genre de jeux indé que l'on voudrait voir plus souvent. Et on a qu'une hâte, voir ce que Dean nous prépare pour son second jeu sur lequel il est en train de plancher actuellement.

Liens :

 

- Vidéo des premières images du projet de film d'animation Elysian Tail

- Interview de Dean Dodrill évoquant le développement du jeu

 

Publié le 21 octobre 2014

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